Trottinettes électriques : il est urgent de réguler, pour la sécurité de tous !
A l’approche de l’examen par les députés de la loi d’orientation des mobilités, qui se tiendra dès le mois de mai prochain, je porterai plusieurs amendements ambitieux sur les mobilités douces, le stationnement, les nuisances sonores, l’intermodalité, la sécurité ou encore la fiscalité des transports (comme je l’avais fait en tant que rapporteure pour avis sur le budget 2019).
Mon action locale comme nationale, depuis mon élection en juin 2017, est tournée vers cet objectif : permettre à chaque Français, en tout point du territoire, d’avoir accès à une offre de mobilité alternative à la voiture moindre coût. Très impliquée sur les questions de transports et responsable de la réforme ferroviaire au printemps 2018, je suis convaincue que la possibilité de se déplacer est un outil de liberté, un levier d’émancipation sociale et professionnelle.
Mais liberté doit aussi rimer avec sécurité : zoom sur les amendements que je porterai concernant les trottinettes électriques, qui envahissent depuis peu nos routes et nos trottoirs, en l’absence de règles de circulation et de stationnement.
Donner un statut aux utilisateurs de trottinettes électriques
Aujourd’hui, les engins de déplacements personnels dont font partie les trottinettes (mais aussi les gyroroues ou gyropodes) n’ont pas de statut et ne sont donc pas régulés en tant que tels. Les utilisateurs de trottinettes sont ainsi assimilés à des piétons avec tous les risques que cela implique, notamment en termes de sécurité.
- Je propose donc de reconnaître les engins de déplacements personnels électriques dans le code de la route : cette reconnaissance permettra de soumettre ces nouvelles mobilités à des prescriptions générales de sécurité, sans préjudice du pouvoir des collectivités territoriales compétentes.
Sécuriser l’utilisation des trottinettes électriques pour tous les usagers de la route
Il nous faut également agir concrètement pour la sécurité des utilisateurs et de tous les usagers de la route et de la rue.
- Je propose d’interdire l’usage des trottoirs pour circuler et contraindre les utilisateurs à emprunter les pistes cyclables ou bien la chaussée, comme les vélos ;
- Je propose de rendre obligatoire le port du casque et des gants, la mise en place d’avertisseur sonore et de dispositifs réfléchissants avant et arrière : il s’agit de mesures de protection et de signalement pour les utilisateurs de ces engins motorisés afin de prévenir les dommages causés lors d’accidents ;
- Je propose également de faciliter l’identification de ces engins afin de pouvoir leur appliquer le cadre normatif tel que prévu notamment par le code de la route ;
- Je propose enfin de rendre obligatoire la souscription d’une assurance responsabilité civile lors de l’utilisation des trottinettes électriques, gyroroues, etc.
Promouvoir un usage responsable des trottinettes électriques
Enfin, il apparaît également nécessaire de promouvoir l’usage responsable de ces nouveaux modes de transport.
- Je propose d’interdire et de sanctionner le débridage des engins de déplacement personnels électriques : aujourd’hui certains d’entre eux font l’objet d’un débridage qui leur permet de franchir allègrement la barre des 25 km/h.
- Je propose également une obligation pour les autorités régulatrices locales de mobilités de prévoir des emplacements de stationnement spécifiques et suffisants. Il nous faut pouvoir rendre accessibles nos trottoirs pour les piétons, notamment ceux à mobilité réduite, sans pour autant briser ce nouveau mode de déplacement et le modèle du libre-service (free floating).
Mon travail vise ainsi à proposer une utilisation plus responsable et plus sûre des trottinettes et des nouvelles mobilités, dans le cadre d’un meilleur partage de l’espace public profitant à tous.
- A lire également : mon entretien avec Le Parisien paru le 12 avril dernier.
Mes amendements repris par décrets et applicables, pour la sécurité de tous !
Ravie que amendements, même s’ils n’ont pu être adoptés, aient été repris par la Ministre par la voie réglementaire. Ils ont fait l’objet de décrets désormais applicables au 1er juillet 2020 :
Image liée à cet article : crédits Le Parisien / Yann FOREIX.