« Dans les entreprises, faut-il dévoiler tous les salaires ? » (Sud Radio)
Co-signataire de l’amendement de mon collègue Député Matthieu ORPHELIN visant à la publication des écarts de salaire dans les grandes entreprises, je suis intervenue ce matin sur Sud Radio dans un débat sur cette thématique.
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Les Députés ont donné leur feu vert, vendredi dernier, à la publication des écarts de salaire dans les grandes entreprises. Pour autant, en France, parler salaire demeure assez tabou. Alors, quel serait l’intérêt d’aller vers plus de transparence ?
Esprit start-up
En France, les Députés ont approuvé la publication de la rémunération moyenne de l’entreprise. Cela vise tout simplement à lutter contre les rémunérations abusives. La France serait-elle gagnée par la mode anglo-saxonne ? En effet, aux États-Unis, les salariés connaissent le salaire du PDG et celui de l’employé le moins bien payé. En moyenne, celui du grand patron y est 300 fois plus élevé. En France, il est 70 fois plus important.
La transparence est déjà testée par certaines entreprises qui cultivent un esprit start-up. En général, les salariés y ont le même profil, 30 ans en moyenne, et le patron, parti de rien quelques années plus tôt, revendique une politique de rémunération cohérente. Mais à l’inverse, dans d’autres entreprises, les patrons ont fait marche arrière. En effet, dans la plupart des cas, la transparence suscite la jalousie, la frustration par rapport à la fiche de paie du collègue…
Qu’est-ce qu’une rémunération abusive ?
Pour Jean-Paul Charlez, président de l’association nationale des DRH, l’idée est de lutter contre les rémunérations abusives. Mais qu’est-ce que c’est ? « Une rémunération déconnectée de la performance. Henri Ford lui-même disait que l’écart de rémunération maximal devait aller de 1 à 40. Il y a une idée de plafonnement de ces rémunérations. On trouve aussi parfois des aberrations, telles les compagnies aériennes où certains pilotes gagnent plus que le président. Pour moi, une rémunération juste est une rémunération de marché. Au-delà d’une certaine rémunération, notamment dans les entreprises cotées, elle doit être en actions. »
Et dans les petites entreprises, la transparence serait-elle une bonne chose ? « Je suis contre, déclare Jean-Paul Charlez. Cela génèrerait des frustrations, des jalousies. Nous sommes dans un système en France où existe une certaine discrétion sur les rémunérations. Acceptons les différences de société”.